L’athlétisme béninois affiche une ambition renouvelée et une dynamique de croissance sans précédent. À travers la voix de son président, Viérin Dégon, la Fédération béninoise d’athlétisme dévoile les grandes lignes de sa stratégie, ses succès récents et les défis à venir, lors d’un entretien accordé à l’émission Canal Sport sur Canal3 Bénin.
Viérin Dégon, la Fédération béninoise d’athlétisme a fait une sortie médiatique, ce lundi 9 juin 2025. Invité de l’émission Canal Sport de Canal3 Bénin, le président a d’abord parlé les décisions prises lors de la réunion du Comité directeur fédéral du 16 mai dernier. Il en ressort que la santé et le bien-être des athlètes occupent une place centrale dans ces décisions. « Nous avons décidé de faire revenir un athlète de Dakar pour le soigner, car il est malade. Il faut le faire venir au Bénin pour le traiter », explique Viérin Dégon. La même attention est portée à une jeune athlète blessée lors de la Gymnasiade 2024. « Nous avons donc pris la décision de la soigner, afin qu’elle puisse très prochainement retrouver la piste. »
L’accompagnement des talents, qu’ils soient au Bénin ou à l’étranger, reste une priorité. « La fédération a mis en place un programme d’assistance qui prend en compte les athlètes et les entraîneurs », précise Viérin Dégon. Parmi les bénéficiaires, on retrouve des figures comme Yarigo Noélie, Odile Ahouanwanou, Aguessi William (États-Unis), Yohan Ahouansou et Ntia (France). Mais la nouveauté, c’est l’intégration des jeunes dans ce dispositif : « Nous pensons qu’en mettant l’accent sur eux, cela portera des fruits très positifs. » Ces mesures témoignent d’une volonté de placer l’humain au cœur du projet sportif national.
Des résultats reluisants
Le président est revenu aussi sur les résultats des dernières sorties des athlètes béninois. Le bilan des récentes compétitions est bien éloquent. Les jeunes athlètes béninois se sont illustrés lors du championnat des cinq nations à Abidjan, ramenant une moisson impressionnante. « Nos athlètes U18 et U20, surtout les jeunes, sont revenus avec une trentaine de médailles : 10 en or, 13 en argent et 7 en bronze. » Parmi les révélations, Sonon Rosine, âgée de seulement 11 ans, a décroché deux médailles sur 800 m et 1500 m. « L’athlétisme, c’est d’abord la performance : une fille de 15 ans qui court déjà les 800 mètres en 2’14, cela veut dire que la relève se prépare très bien », se félicite le président. Un autre espoir, Gabriel, né en 2008, a couru le 400 mètres en 49 secondes, preuve que la jeunesse béninoise est prête à prendre le relais.
Des échéances à venir
L’agenda international s’annonce charger pour l’athlétisme béninois. Les championnats d’Afrique à Abeokuta, les championnats du monde au Japon où Noélie Yarigo est déjà qualifiée, ainsi que les championnats d’Afrique de l’Ouest à Accra, sont autant de rendez-vous majeurs. Pour s’y préparer, la fédération met en place des regroupements stratégiques : « Nous allons ouvrir dès le 22 juillet prochain à Grand-Popo une séance de mise au vert qui regroupera tous les participants, avec les entraîneurs, afin de les mettre dans les meilleures conditions. »
La Fédération béninoise d’athlétisme nourrit également de grandes ambitions pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Un projet soumis à World Athletics a été accepté, permettant l’organisation de cinq camps de préparation entièrement financés par l’instance internationale. « Nous sommes mobilisés pour que les jeunes puissent émerger », souligne le président. Le Bénin a même été désigné pour accueillir une compétition francophone, offrant une opportunité supplémentaire à ses athlètes.
Ce dynamisme s’appuie sur une Direction Technique Nationale désormais professionnalisée. « La Direction Technique est aujourd’hui rémunérée chaque mois, et a donc une obligation de résultats. Ils sont pleinement engagés », insiste Viérin Dégon, qui salue le soutien du chef de l’État et du ministre des Sports. Cette structuration vise à garantir la pérennité des performances et à instaurer une culture de l’excellence.
Enfin, le président lance un appel à la mobilisation de tous : « J’invite également les partenaires à venir vers nous. Nous faisons déjà la démarche vers eux ; il faut qu’ils nous accompagnent afin que nous puissions disposer de plus de moyens pour soutenir encore davantage nos athlètes. » Un message fort, à l’image de l’athlétisme béninois, qui entend bien s’imposer sur la scène continentale et mondiale grâce à une politique ambitieuse et inclusive.

